Récit d'une escapade - 2/4
« J'ai, dans ma jeunesse, été pêcheur, comme mon père, son père et leurs pères depuis le début des temps.Chaque matin, à l'aube, nous mettions notre barque à l'eau puis nous parcourions la mer afin de remplir nos filets. Nous avions la chance d'avoir à proximité de Cassis des eaux poissonneuses, ainsi nous pouvions la plupart du temps rentrer à la maison le soir, afin de veiller sur notre famille et nous reposer dans les bras de nos femmes. Évidemment, cette vie ardue mais paisible fut troublée par la seconde guerre mondiale mais tout rentra dans l'ordre quelques années après, bien que de nombeureses familles aient eu à déplorer la perte d'être chers. Tel fut le cas de la mienne, où mon oncle n'est jamais revenu depuis son départ pour le front en 1940. J'ai longtemps pleuré son absence. C'est lui qui m'emmenait, alors que j'étais encore gamin, sur son bâteau de pêche le dimanche pour me faire découvrir la mer et les trésors qu'elle recelait. Chaque semaine il m'enseignait une technique, me faisait découvrir une nouvelle espèce de poisson, me racontait l'histoire des ancètres de la famille. À cette époque j'étais loin de me douter que j'allais apporter un chapitre de plus aux incroyables récits qu'il me racontait. »
« Un dimanche où des vents un peu plus forts nous firent dériver vers l'ouest, nous sommes passés près de l'île que vous regardiez tout à l'heure. C'est l'île de Riou, la plus grande des nombreuses îles du coin. Mon oncle me raconta qu'au centre se trouvaient les ruines d'une tour qui avait jadis abrité les amours coupables d'un seigneur et de sa belle, une ravissante femme qu'il avait plus ou moins arraché des mains de sa famille. On dit qu'elle était folle de rage d'être confinée sur son île et qu'elle tentait par tous les moyens, même les plus honteux, de convaincre des pêcheurs de passage de l'aider à fuir, ce que personne n'osa faire de peur de la vengeance du seigneur. Il devait arriver ce qui arriva, les charmes de la belle s'estompèrent peu à peu et son amant la délaissa. Impuissante, abandonnée de tous, la belle qui ne l'était plus fit appel à la sorcellerie et mourut quelques années plus tard, dans la tour qui déjà ressemblait à la ruine qu'on voit aujourd'hui. Évidemment, étant gamin, je ne retins que l'essentiel, c'est que la tour avait abrité une sorcière. Mon oncle me parla ensuite d'un ton de voix que je ne lui connaissais pas et m'avertit que les soirs de nouvelle lune, lorsqu'un vent de tempête soufflait et qu'une pauvre âme venait à passer au pied de la tour, son corps était transformé en pierre ! Or justement, c'était soir de nouvelle lune et le vent s'était levé. Je suppliai mon oncle de rentrer en lui assurant que je voulais m'éloigner de l'île au plus vite et que je ne voulais pas mourir changé en pierre. »

Filets de pêcheurs
« Un dimanche où des vents un peu plus forts nous firent dériver vers l'ouest, nous sommes passés près de l'île que vous regardiez tout à l'heure. C'est l'île de Riou, la plus grande des nombreuses îles du coin. Mon oncle me raconta qu'au centre se trouvaient les ruines d'une tour qui avait jadis abrité les amours coupables d'un seigneur et de sa belle, une ravissante femme qu'il avait plus ou moins arraché des mains de sa famille. On dit qu'elle était folle de rage d'être confinée sur son île et qu'elle tentait par tous les moyens, même les plus honteux, de convaincre des pêcheurs de passage de l'aider à fuir, ce que personne n'osa faire de peur de la vengeance du seigneur. Il devait arriver ce qui arriva, les charmes de la belle s'estompèrent peu à peu et son amant la délaissa. Impuissante, abandonnée de tous, la belle qui ne l'était plus fit appel à la sorcellerie et mourut quelques années plus tard, dans la tour qui déjà ressemblait à la ruine qu'on voit aujourd'hui. Évidemment, étant gamin, je ne retins que l'essentiel, c'est que la tour avait abrité une sorcière. Mon oncle me parla ensuite d'un ton de voix que je ne lui connaissais pas et m'avertit que les soirs de nouvelle lune, lorsqu'un vent de tempête soufflait et qu'une pauvre âme venait à passer au pied de la tour, son corps était transformé en pierre ! Or justement, c'était soir de nouvelle lune et le vent s'était levé. Je suppliai mon oncle de rentrer en lui assurant que je voulais m'éloigner de l'île au plus vite et que je ne voulais pas mourir changé en pierre. »

Filets de pêcheurs
À suivre...