Le 194ème tournoi thématique de Die Schwalbe - 1/4

Publié le par Étienne

Die Schwalbe est un mensuel spécialisé dans le problème d'échec, édité en Allemagne. Ce mensuel organise régulièrement des tournois de composition thématiques. Ces tournois sont ouverts à tous, bien qu'il faille souvent une bonne connaissance du problème d'échecs pour y participer. L'organisateur impose un thème et les compositeurs doivent réaliser ce thème. Les meilleurs problèmes sont primés et publiés.

Le 194ème tournoi thématique, qui a eu lieu cet été, est particulier car l'objectif n'était pas de créer un problème réalisant un thème donné mais plutôt de construire des positions maximisant un élément donné. Le tournoi était composé de huit constructions à réaliser, que je vais vous présenter, du moins ceux que ça intéresse et qui ne se sont pas encore arrêtés de lire !

Première construction

L'objectif était de placer sur l'échiquier le plus grand nombre de pièces possible sur l'échiquier sans qu'aucune n'en protège ou menace aucune autre de façon à maximiser le nombre de pièces puis le nombre de pions.

Étienne Dupuis
Inédit - 194° TT Die Schwalbe
Étienne Dupuis

Sur cet échiquier on trouve... 22 pièces et 4 pions ? Non, on trouve 26 pièces dont 4 pions. La terminologie échiquéenne est parfois source d'ambiguïté. Certains auteurs réservent le mot « pièces » à toutes les figurines sauf les pions, d'autres pas. L'énoncé du concours étant rédigé en Allemand et malgré l'aide de W. Dittmann, j'ai mal compris l'énoncé et j'ai tenté de maximiser le nombre de pièces qui ne sont pas des pions puis d'ajouter le plus de pions possible.

Seuls trois compositeurs ont réussi à caser 27 pièces sur l'échiquier. Réussirez-vous à en faire autant ?

Deuxième construction

Je n'ai pas brillé non plus dans cette catégorie... Il s'agissait de construire une position telle que les blancs donnent un échec multiple au roi adverse, l'objectif étant de maximiser le nombre d'échecs. Trivial me direz-vous, on ne peut pas faire plus qu'un échec double. Cependant, ce que je ne vous ai pas encore dit, c'est qu'il s'agissait de réaliser cette position en échecs « anti-circé ».

Qu'est-ce que c'est que ça ? Les amateurs du jeu d'échecs n'ont cessé d'inventer de nouvelles règles afin de varier le jeu. Les problémistes composent parfois (voire même souvent) en utilisant ces variantes, qu'on englobent sous le terme générique « échecs féériques ». Dans les échecs anti-circé, la règle féérique est qu'une pièce qui capture est retiré de l'échiquier et renaît sur sa case initiale (la couleur ou la colonne de la case de capture servant à déterminer la case de renaissance dans le cas des tours, cavaliers, fous et pions). Si la renaissance est impossible, la capture n'est pas permise.

Considérons la position suivante :

Nikita Plaksin
Caissas Schlossbewohnern (1983)
Nikita Plaksin

Dans cette position, le roi noir semble être sous une pluie d'échecs. En fait, il ne l'est pas puisque ni les tours ni les cavaliers blancs ne peuvent capturer le roi car leur case de renaissance respective (a1 et g1) sont occupées. Le roi noir n'est donc pas en échec. Cependant, si les blancs jouent Dxa1, alors la dame renaît en d1 et alors les cases a1 et g1 ne sont plus occupées. Le roi noir est sous le feu de douze échecs simultanés.

En y réfléchissant, on peut se convaincre qu'il s'agit du maximum possible, ce que N. Plaksin avait déjà démontré en 1983. La solution optimale de cette section était donc déjà connue.

Virtuellement tous les participants ont trouvé cette position. Évidemment pas moi. La solution me semblait si évidente que je n'y ai passé que quelques instants et je me suis trompé. La prochaine fois je ferai un peu plus attention, promis !

À suivre...
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article