Gelées matinales

Publié le par Étienne

Vous avez remarqué ? Les nuits sont de plus en plus fraîches et l'hiver s'est définitivement installé. Le matin, à peine un degré au dessous du point de congélation et l'herbe se couvre de frimas. Il ne manque plus qu'un peu de neige pour venir égayer la grisaille parisienne.

De l'autre côté de l'Atlantique, Jérôme & Magali, expatriés à Toronto depuis peu de temps, commencent à craindre sérieusement le froid canadien puisqu'ils ont investi dans des vêtements tout ce qu'il y a de plus typiques : l'anorak. Pourtant, je n'arrête pas de dire qu'il ne fait pas si froid que ça au Canada...

Parlant de froid, laissez-moi vous racontez l'initiation par laquelle passe tous les petits enfants Québécois :
« J'te gage qu'té pas game ! »   («Je parie que que tu n'oseras pas ! »)
« Tu vas voir m'a l'faire ! »   (« Si, si, je ne suis pas un poltron ! »)
« Envoye, qu'ess' t'attends ? »   (« Alors, qu'attends-tu ? »)

Dans ce dialogue coloré, un enfant essaye d'en convaincre un deuxième de faire un geste que celui-ci est réticent à faire. Mais, pour ne pas « perdre la face », il finira par se laisser convaincre, même si le geste lui semble absurde. Quel est ce geste ? De poser sa langue sur un objet métallique comme une poignée de porte, un poteau de clôture, alors que la température extérieure est de... -10° C.

Et là, horreur, la langue reste collée ! Alors que le plus vieux des deux enfants rit du tour, le plus jeune, la langue collée sur le métal glacé, pleure et tente de crier, les larmes aux yeux. Il y a deux solutions :
  1. Un adulte n'est pas trop loin et peut intervenir. Il tente alors de (calmer le jeune et) réchauffer le métal en versant de l'eau tiède dessus.
  2. L'enfant panique et se retire violemment, laissant sur la clôture une fine couche de peau... Il peut alors laisser libre cours à ses cris de douleur !
Eh oui, j'ai aussi été pris au piège... je suis Québécois après tout ! Cette « plaisanterie » est si bien ancrée dans la culture québécoise que Robert Charlebois l'a immortalisée dans sa chanson intitulée Demain l'hiver :

Je vous laisse les enfants
Qui s'assomment en se pitchant
Des balles de neige en glace en pleine face

Je vous laisse les enfants
Qui ont la langue collée sur les tracks
Et qui pleure parce que le train s'en vient

Les tracks, ce sont les voies ferrées... Monde cruel !

Publié dans lestourtereaux

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E
lol, c'est cruel et mignon en même temps.<br /> Moi, ça m'est arrivé, sans qu'on m'y incite, en été avec une glace à l'eau. En plus j'étais à vélo; vous imaginez 'inconfort du gag !
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