Une victime des giboulées

Durant des nombreuses années j'ai lutté,
lutté contre les giboulées.
Mes couleurs flambloyantes faisaient le bonheur
des passants et de ceux que je protégeais.
J'étais le plus beau, le plus fort,
et ni le vent, la pluie ou la grisaille ne m'émouvaient.
J'avais oublié de compter avec le temps.
Peu à peu, mes articulations se sont tordues,
ont été broyées, se sont démembrées.
Aujourd'hui je suis fatigué.
Nu, j'attends qu'une brise d'automne
me caresse une dernière fois
car demain, dans le froid,
j'irai rejoindre
le grand cimetière des parapluies.
lutté contre les giboulées.
Mes couleurs flambloyantes faisaient le bonheur
des passants et de ceux que je protégeais.
J'étais le plus beau, le plus fort,
et ni le vent, la pluie ou la grisaille ne m'émouvaient.
J'avais oublié de compter avec le temps.
Peu à peu, mes articulations se sont tordues,
ont été broyées, se sont démembrées.
Aujourd'hui je suis fatigué.
Nu, j'attends qu'une brise d'automne
me caresse une dernière fois
car demain, dans le froid,
j'irai rejoindre
le grand cimetière des parapluies.