Le mythe d'Atra-Hasîs

Publié le par Étienne

Je me suis récemment acheté un dictionnaire de la civilisation mésopotamienne et je découvre peu à peu que de nombreux traits de nos moeurs, croyances et vie en société prennent racine entre les rives du Tigre et de l'Euphrate, chez les Akkadiens, les Babyloniens, les Assyriens, les Sumériens.

À la fin de la lettre A se trouve l'entrée Atra-Hasîs, un nom qui signifie « le très sage ». Il s'agit en fait d'une cosmogonie (un récit de la création du monde) datant du XVIIème siècle avant Jésus-Christ,  recopié durant plusieurs siècles. Près de vingt manuscrits du récit nous seraient parvenus, rédigés en akkadien. En voici un exemplaire, conservé au British Museum :

Le mythe d'Atra-HasîsCe mythe raconte comment les dieux ont créé les hommes (suite à un « mouvement social spontané » des dieux mineurs obligés de travailler) afin de les remplacer dans leurs tâches de travailleur.  Or les hommes, ça se multiplie et ils finissent par agacer les dieux, et plus particulièrement Enlil, l'un des plus puissant. Ce dernier envoie donc au cours des siècles divers fléaux (épidémie, sécheresse, famine) mais Ea, créateur des hommes, informe Atra-Hasîs du danger, ce qui permet à l'homme de réagir et de multiplier les offrandes aux dieux responsables des calamités afin de les faire cesser. Et ça marche !

Enlil sort alors l'artillerie lourde : le déluge. Cette fois, Ea incitera Atra-Hasîs à construire un grand bateau où il pourra s'embarquer avec les siens et tout un tas d'animaux pour survivre au cataclysme. Et heureusement car une fois qu'il n'y a plus d'humain, les dieux sont bien obligés de se remettre à bosser et ça leur plaît moyen... Du coup, lorsque Atra-Hasîs met pied à terre et offre un sacrifice aux dieux, ceux-ci sont ravis de voir qu'il ya un survivant !

Les dieux trouveront un compromis; ils réduiront la durée de vie des hommes, rendront certaines femmes infertiles et « inventeront » la mortalité infantile.

Des versions plus récentes du récit précisent plus clairement la décrue des eaux : le bateau s'échoue sur une haute montagne et Utanapištim (le nom du héros change) envoie des oiseaux afin de déterminer si des zones non-inondées ont émergées des flots. Le troisième oiseau ne reviendra pas, confirmant la fin du déluge.

Ça ne vous rappelle pas quelque chose toute cette histoire de déluge ? N'était-ce pas exactement la même que celle nous avons appris étant petit alors que nous nous familiarisons avec la religion chrétienne ? Cette histoire avait plus de 3500 ans et elle a probablement encore de beaux jours devant elle...


Il lâcha aussi la colombe, pour voir si les eaux avaient diminué à la surface de la terre. Mais la colombe ne trouva aucun lieu pour poser la plante de son pied, et elle revint à lui dans l'arche, car il y avait des eaux à la surface de toute la terre. Il avança la main, la prit, et la fit rentrer auprès de lui dans l'arche. Il attendit encore sept autres jours, et il lâcha de nouveau la colombe hors de l'arche. La colombe revint à lui sur le soir; et voici, une feuille d'olivier arrachée était dans son bec. Noé connut ainsi que les eaux avaient diminué sur la terre.  Il attendit encore sept autres jours; et il lâcha la colombe.  Mais elle ne revint plus à lui. L'an six cent un, le premier mois, le premier jour du mois, les eaux avaient séché sur la terre.

Publié dans À découvrir

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article