Un dimanche à Versailles (1/2)
Mon livre de lecture de cette semaine, La vérité sur l'affaire du collier, de Louis Hastier, m'inspire une courte nouvelle dont voici la première moitié :
- Je crois que je commence à vous aimer, lui murmura-t-il à l'oreille.
La jeune madame Cahouet de Villers eut un léger mouvement de recul qu'elle dissimula fort adroitement par un délicat sourire qui ravit celui à lequel il était adressé.
- Il me plaît d'entendre ces douces paroles, lui répondit-elle. Servir la Reine n'aura jamais été aussi agréable.
- J'en conviens, reprit-il, et je serai fort honoré de pouvoir lui rendre ce service.
Le fermier général Loiseau de Bérenger, le deuxième protagoniste de cette discussion à mots couverts, porta la main à son menton et le caressa doucement. C'était chez lui un signe de satisfaction qui le trahissait souvent et que madame de Villers, en fine observatrice, remarqua. Elle sourit de nouveau. Elle savait que le riche fermier général ne désirait qu'une chose, avoir accès à la prestigieuse Cour du roi Louis XVI.
- Cependant, fit-il observer, la somme demandée n'étant pas banale, une garantie serait...
- Vous n'y pensez pas, l'interrompit-elle, la Reine est déjà gênée par ses nombreuses dettes ! On ne doit pas savoir qu'elle doit fait appel à des ressources si peu usuelles pour les soulager.
Madame Cahouet de Villers fit alors le récit des commissions que lui confiait la Reine dans le plus grand secret, commissions qui consistaient à acheter divers objets de fantaisie à Paris où elle ne pouvait aller. Elle lui montra des notes manuscrites de la Reine puis détailla également les conséquences fâcheuses pour la Reine et lui-même si l'emprunt qu'ils négociaient devait être connu du public, etc.

Le fermier général hésitait encore. Tout de même, 200 000 livres, à remettre à une intriguante, c'était une belle somme, pensait-il.
- Accompagnez-moi ce dimanche à la messe au château, à Versailles, lui dit-elle finalement. La Reine vous fera un signe de tête pour vous signaler son approbation des conditions du marché.
- Je crois que je commence à vous aimer, lui murmura-t-il à l'oreille.
La jeune madame Cahouet de Villers eut un léger mouvement de recul qu'elle dissimula fort adroitement par un délicat sourire qui ravit celui à lequel il était adressé.
- Il me plaît d'entendre ces douces paroles, lui répondit-elle. Servir la Reine n'aura jamais été aussi agréable.
- J'en conviens, reprit-il, et je serai fort honoré de pouvoir lui rendre ce service.
Le fermier général Loiseau de Bérenger, le deuxième protagoniste de cette discussion à mots couverts, porta la main à son menton et le caressa doucement. C'était chez lui un signe de satisfaction qui le trahissait souvent et que madame de Villers, en fine observatrice, remarqua. Elle sourit de nouveau. Elle savait que le riche fermier général ne désirait qu'une chose, avoir accès à la prestigieuse Cour du roi Louis XVI.
- Cependant, fit-il observer, la somme demandée n'étant pas banale, une garantie serait...
- Vous n'y pensez pas, l'interrompit-elle, la Reine est déjà gênée par ses nombreuses dettes ! On ne doit pas savoir qu'elle doit fait appel à des ressources si peu usuelles pour les soulager.
Madame Cahouet de Villers fit alors le récit des commissions que lui confiait la Reine dans le plus grand secret, commissions qui consistaient à acheter divers objets de fantaisie à Paris où elle ne pouvait aller. Elle lui montra des notes manuscrites de la Reine puis détailla également les conséquences fâcheuses pour la Reine et lui-même si l'emprunt qu'ils négociaient devait être connu du public, etc.

Le fermier général hésitait encore. Tout de même, 200 000 livres, à remettre à une intriguante, c'était une belle somme, pensait-il.
- Accompagnez-moi ce dimanche à la messe au château, à Versailles, lui dit-elle finalement. La Reine vous fera un signe de tête pour vous signaler son approbation des conditions du marché.