Les deux ingénieurs et les plaques de plâtre
Allez, on peut en prendre deux quand même !
C'est Phouric qui a de l'ambition. Nous lui avions passé un coup de fil la veille pour lui demander s'il ne voulait pas venir avec nous chez Matériaux Service pour acheter des plaques de plâtre. En effet, les tourtereaux n'ont pas de voiture et demandent parfois à leurs amis de les aider un peu. Thibault, c'était facile, il savait que Mélanie aurait probablement préparé un gâteau ou mijoté un petit plat... Phouric lui adore les magasins de bricolage. Bref, nous voilà donc, moi et Phouric, au Matériaux Service en bas de la côte (j'insiste sur le en bas de la côte - vous vous souvenez de l'histoire avec les sacs de plâtre ?), avec sept plaques de plâtre à transporter.
Évidemment, ces plaques de 2,50m x 1,20m, il n'y a rien à faire, elles sont trop grandes pour la Clio de nos héros. Qu'à cela ne tienne, nous les monterons à la main ! Et c'est là qu'intervient l'interjection de Phouric qui ouvre cette nouvelle. Car il voulait faire 3 voyages : 2 + 2 + 3 = 7. Alors que je pensais en faire quatre : 1 + 2 + 2 + 2 = 7. Alors, deux plaques, où est le problème ? C'est que je ne partageais pas l'optimisme de mon ami et que je me disais que si on commençait par une plaque ça nous permettrait de jauger la difficulté d'en emmener deux d'un coup. Et puis je n'habite qu'à 500 mètres, alors un voyage de plus ou de moins...
Sous le regard amusé d'un préposé aux entrepôts, nos deux ingénieurs partent donc avec une plaque sous le bras. Après le premier 250 mètres, je me disais qu'on aurait effectivement peut-être réussi à trimbaler deux plaques, malgré leur taille. C'est là que ça a commencé à monter. Arrivé devant l'appart, on était quand même bien content d'en avoir pris qu'une. Par contre, une à la fois, ça fait sept voyages, et l'enthousiasme commençait déjà à s'effriter.
Finalement, la plaque en question ne passait même pas dans l'escalier qui mène à la cave. On n'a pas hésité longtemps; les six prochaines plaques, on allait les découper sur place et les mettre dans la voiture. Nous voici donc de nouveau chez Matériaux Service, armé d'un mètre, d'une scie, d'un cutter, d'un niveau et d'un crayon. Sourire amusé du même préposé : Vous avez changé de tactique ? Alors on s'installe dans l'entrepôt et on commence à découper nos plaques, tranquilles. Trente minutes pour la première, huit minutes pour la troisième avec un meilleur de temps de quatre minutes pour la cinquième. On s'amuse comme on peut... On a tchatché un peu avec le mec de l'entrepôt, puis on est parti, avec nos 18 plaquettes dans la bagnole. Pour voir si vous suivez, répondez à la question suivante : En combien de morceaux nos deux protagonistes ont-ils découpés chacune des plaques ?
Le lendemain, dimanche 10 juillet, moi et Mélanie avons passé une bonne partie de la journée dans la cave à coller ces plaques sur le mur, et à les découper en plus petits morceaux pour couvrir tous les racoins, en évitant le fil de masse de l'immeuble, les tuyaux de chauffage, des conduits électriques, etc. Admirez votre chroniqueur à l'oeuvre :
Pareil comme dans le livre de bricolage !
Devinez quoi, nous n'avons eu besoin que de six plaques... la septième, celle qui n'avait pas été découpée, était toujours dans le haut de l'escalier, intacte. Alors... on la rapporte ! Ben quoi, qu'auriez-vous voulu que j'en fasse ? Alors hier, avant d'aller au BHV (BHV qui est le point de départ de notre article d'hier), nous avons pris notre plaque sous le bras... Mais je vous rassure, c'est vachement plus facile de descendre la côte que de la monter. Je vous ne dis pas l'éclat de rire du mec au magasin...