Deezer, ou lorsque la musique devient « gratuite »

Publié le par Étienne

Les webradios existent depuis un petit bout de temps déjà. Le principe est identique aux radios traditionnelles sauf que le contenu est diffusé par internet plutôt que par ondes FM. L'avantage (et l'inconvénient !) par rapport aux bandes hertziennes, c'est qu'il y a une immense variété, tant dans les stations disponibles que dans les titres joués. Un excellent exemple : Bide & Musique, la webradio de l'improbable et de l'inouï. Cependant, ces stations radiophoniques demeurent des stations où tous les auditeurs écoutent le même programme.

Avec Deezer, ce temps est révolu. Deezer, c'est de la musique gratuite, à la demande, illimitée mais sans téléchargement. En gros, parmi les 150 000 ou 250 000 titres disponibles, vous pouvez écouter ceux que vous voulez, quand vous voulez, dans l'ordre que vous voulez et ce en toute légalité. Vous pouvez uploader des titres que vous possédez afin d'alimenter la base de titres disponibles. Vous pouvez créer des playlists et les partager.

Voici par exemple le genre de musique que les tourtereaux écoutaient durant leurs travaux. Je sais, je sais, Tri Yann et Marilyn Manson ça ne va pas ensemble mais je vous rassure, on intercalait Mylène Farmer entre !

free music


Exit le téléchargement illégal !

Bon, ça c'était les bonnes nouvelles. Les mauvaises :
  • Gratuit, ça reste à voir. Pour l'instant, le site se contente de publicités discrètes, un peu comme Google. Sauront-elles le rester ou serons-nous gorgés comme sur une radio traditionnelle ? Les droits d'auteurs à la SACEM, il faudra bien que quelqu'un les paie.
  • 150 000 titres c'est beaucoup et peu en même temps. Inutile de chercher des auteurs québécois, ils sont tous virtuellement absents (à l'exception bien sûr des stars commerciales). Évidemment, 150 000 c'est mille fois plus que ce que des radios comme Fun Radio font jouer sur les ondes...
  • Bien que Deezer ait signé un accord avec la SACEM, l'organisme chargé de la collecte et la gestion des droits d'auteurs, cet accord n'est qu'expérimental et devra être renouvelé à la fin de 2007. De plus, les tractations avec les maisons de disques ne sont pas terminées; rien ne permet de ne pas penser qu'un beau matin tous les titres d'Universal Music ou de Sony Entertainement n'auront pas disparu du catalogue.
  • Les utilisateurs peuvent partager leurs titres si le « moteur d'analyse » de Deezer les accepte. Aucune indication sur ce fameux moteur ou sur les titres qui peuvent être partagés légalement.
La révolution numérique est en marche et bien malin qui pourra prédire de quoi l'avenir sera fait. Deezer s'ajustera, disparaîtra ou deviendra une hydre à mille têtes comme Google.



Autres infos inutiles sur le sujet :
  • C'est le 22 août que Deezer a annoncé l'accord conclu avec la SACEM. Le site a été créé en France en 2006.
  • Neuf a annoncé, quelques jours avant cet accord, un service de téléchargement légal et illimité parmi le catalogue d'Universal Music pour ses abonnés. Les titres sont protégés par des DRM signés Microsoft. L'abonné paie un montant mensuel (5€/mois) pour l'accès illimité.
  • Universal a martelé que la plateforme Deezer était illégale puisqu'aucun accord d'utilisation de ses titres avait été conclu avec eux. De son côté, la SACEM, qui gère les droits d'auteur, laisse sous-entendre que c'est l'accord entre Universal et Neuf qui est illégal. Bonjour pour que l'internaute lambda s'y retrouve.
  • Le site Deezer a été fermé pour 24h moins d'une semaine après son ouverture, histoire de rendre plus difficile le détournement du site pour télécharger directement les titres musicaux. Une extension au navigateur Firefox avait même déjà été publiée pour le faire !
  • 150 000 titres, à disons 5 Mo chacun, ça fait 750 Go, soit la capacité d'un seul disque dur « grand public » vendu aujourd'hui.

Publié dans Silicium

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M
hors sujet ! mais comme tu avais écrit un commentaire sue cet articlehttp://www.bluesy.biz/article-11189415.htmlje te dis que j'ai mis en lien une photo d'une autre églsie avec la devise "lberté égalité fraternité" peut-être celle que tu as vue ?j'espère que vous allez bien tous les trois
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L
J'ai trouvé sur deezer une chanson des colocs et une de Richard Desjardins, mais c'est tout (pas de Plume La Traverse par ex) ; j'ai même trouvé des morceaux (comment dites vous au Québec des "pièces" si j me souviens bien?) de groupes underground rencontrés dans d'obscures salles de la rue sainte catherine (l'X je crois) comme Fly Pan Am ou Godspeed you ! black Emperor ; donc c'est quand même bien et dans cette base de données musicales, on ne trouvera pas que Céline, Rock et consorts...<br /> Mais le Tourtereau a raison : la musique québecoise vaut vraiment le déplacement, aussi bien la musique Trad que la musique plus moderne et c'est avec des sites comme celui-ci que l'on peut découvrir des perles
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É
La chanson des Colocs, elle est justement dans la playlist.... C'est le pourquoi du « virtuellement absent » puisque certains artistes sont présents mais avec un seul titre.Et oui, au Québec, on utilise pièce, chanson ou toune pour un titre d'album.